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Wokisme et jeunesse : Un problème intergénérationnel ?





Le 25 Mai 2023, par La Rédaction

Dans un monde où le débat sur le wokisme et la déconstruction fait rage, une question persiste : s'agit-il d'un problème intergénérationnel ? Les mouvements contemporains sont-ils une réaction de la jeunesse, ou bien sont-ils le produit d'une manipulation plus insidieuse ? Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l'UGA, nous offre une plongée en profondeur dans cette question dans son livre "De la déconstruction au Wokisme". Un voyage fascinant à travers le paysage socioculturel contemporain, publié chez VA Éditions.


C’est principalement la jeune génération qui est concernée par ces mouvements, pourquoi sont-ils en réaction ?

Je vois deux explications. L’une, parce que la jeunesse est naturellement tournée vers la remise en cause de l’ordre hérité des parents. Du moins certains jeunes. C’est l’aspect sympathique. Ce qui l’est moins à mon avis, c’est l’autre cause : une manipulation de la jeunesse, à l’école par exemple… On le voit bien au sujet d’un thème important dans l’ère postmoderne, l’« écologie » : ses excès que je classe dans le wokisme sont créateurs d’« éco-anxiété » !

Est-ce qu’il n’y a pas toujours eu un problème intergénérationnel, d’écoute et de partage entre les générations ?

Dans les années 60, on parlait de « fossé des générations ». Rien de neuf donc, du moins sous cet angle !

Comment expliquer que maintenant la posture victimaire de ces communautés est reconnue et parfois valorisée ? À quel moment a eu lieu ce basculement ?

Dans l’ère moderne, l’un des Grands Récits que l’on présentait volontiers était celui de l’émancipation dans un temps fléché vers le Progrès. À partir du moment, où aucun Grand Récit n’est à même de jouer un rôle unificateur et d’espérance, que ce soit dans sa classe sociale, dans la Nation, la République, etc., nous revenons au tribalisme naturel des êtres humains. Les politiques acceptent la concurrence victimaire des tribus, car ils n’ont plus de Grand Récit unificateur à proposer. La postmodernité, c’est l’ère des petits récits. Le basculement se passe quand arrive au pouvoir une génération d’« Elites » (politiques, médiatiques…) qui n’ont pas connu la guerre mondiale. Je ne la justifie pas bien sûr, je me contente d’analyser l’avènement d’un mode de pensée, aujourd’hui hypercritique de l’Occident en raison de son passé violent notamment.

Quelle a été la place de l’entre-soi des réseaux sociaux dans cette évolution ?

Je laisse les analyses fines à des sociologues comme Gérald Bronner par exemple, qui parle d’une « dérégulation du marché de l’information » et des biais cognitifs que les réseaux sociaux encouragent, dont le bais de confirmation dans cet entre-soi. Il me semble évident que le wokisme a profité des réseaux sociaux pour se propager très rapidement.



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